L'intervention professionnelle et tactique

L'intervention professionnelle et tactique est une matière très importante durant la PMG et qui se retrouvera par la suite durant les modules du DAR et les journées d'instruction.

Cette matière est enseignée par le
MIP : moniteur d'intervention professionnelle.

Elle peut s'appeler (Ecole d'Intervention Professionnelle), EIT (Ecole d'Intervention Tactique), ou porter d'autres appellations selon les centres organisateurs de PMG.

Elle consiste notamment à apprendre les méthodes qui permettent :
  • d'interpeller un individu récalcitrant ou dangereux (menottage, "extraction", immobilisation)
  • de se protéger soi-même et protéger ses coéquipiers

  • de progresser dans un milieu inconnu et potentiellement hostile
    (intervention en milieu urbain)

Cette matière donc vous permettra donc d'apprendre les techniques du
menottage, de le l'autodéfense (self-defense), de l'immobilisation, de la fouille au corps (palpation de sécurité), et notamment de la progression et de l'intervention dans une zone urbaine sensible.

Pour des raisons évidentes de confidentialité, ce blog n'est pas l'endroit où vous apprendrez les techniques de combat, de menottage, d'immobilisation ou d'intervention.

Tout d'abord, ces connaissances ne doivent pas tomber en de mauvaises mains : pour cette raison elles ne seront pas divulguées ici au vu et au su de tous. Vous les apprendrez durant votre PMG, si vous êtes retenu après sélection et enquête de moralité.

D'autre part, ces techniques peuvent être dangereuses et notamment en ce qui concerne le combat et la self-défense, elles ne doivent pas être expérimentées sans la présence et la vigilance d'un moniteur qui a la compétence pour vous former, et vous empêcher de vous faire mal ou de faire mal à votre collègue.

Je vous parlerai toutefois de quelques-unes des choses importantes à savoir et qui sont tellement élémentaires, qu'on peut les révéler sur ce blog sans trahir quelque secret défense que ce soit ;-)

La progression en appui décalé

Cette technique de progression (voir photo) consiste à découvrir un terrain inconnu en étant au moins deux, voire trois.

Cette technique simplissime a deux avantages :
- progresser par petits bonds
- être sécurisé en permanence

Celui qui tient l'appui (à droite sur la photo) est fixe et se tient prêt à réagir si quelque chose survient devant celui qui explore le terrain (à gauche sur la photo).

Bien sûr, le type de devant ne doit ni sortir du champ de vision du type derrière (qui ne peut alors plus le couvrir), ni rentrer dans sa ligne de tir (au risque de s'exposer à une balle perdue !)

On parle alors de progression par petit bond : après avoir effectué sa reconnaissance sur quelques mètres (une distance variable selon la configuration du terrain), le type de devant s'arrête et le type de derrière vient le rejoindre.

Un système de communication gestuel ou verbal permet aux deux hommes de synchroniser leurs déplacements.

Enfin, pour les plus perspicaces qui se demandent qui est le type planqué dans les broussailles, c'est notre directeur de stage, le Capitaine A., qui s'est si bien caché que le stagiaire de derrière ne l'a pas vu en surgissant du buisson... regarder droit devant soi ne dispense pas d'avoir un oeil qui regarde sur les côtés !

Durant notre PMG, cette technique nous a tout d'abord été expliquée en plein air, dans le camp d'entraînement de la Légion, pour une progression dans des terrains découverts et en utilisant le camouflage naturel : arbres, troncs, garrigue, hautes herbes.

Par la suite, nous l'avons mise en pratique en terrain bâti : coins de bâtiments, fenêtres, embrasures de portes, pièces à visiter selon une technique précise.

En Gendarmerie, on peut être amené à effectuer des battues pour retrouver des personnes disparues ou des pièces à conviction, tout comme on peut secourir des personnes dans des immeubles d'habitation.

C'est pourquoi il nous faut être rompus à ces techniques de progression aussi bien en zone urbaine qu'en rase campagne.

Sur cette deuxième photo (voir ci-contre), nous sommes un trinôme prêt à intervenir dans une cité "chaude". Le MIP, à droite sur la photo, explique au réserviste à côté de lui (qu'on ne voit pas sur la photo) qu'il doit rester là en appui, fixe, pendant que les deux de devant vont progresser, sortant du coin où ils se cachent et avançant jusqu'à l'embrasure de la porte.

Là, ils s'arrêteront et l'appui (le troisième homme) les rejoindra. Les deux de devant avanceront donc à nouveau, avec leur arme en position de contact rapproché (arme avec canon droit devant soi, tenue près du corps), et au passage de la porte, ils pivoteront latéralement pour faire face à la pièce lorsqu'ils seront exposés afin de pouvoir réagir en cas de traquenard. Puis ils s'arrêteront et attendront le troisième homme, etc...

Pour la pénétration dans les escaliers et dans les pièces, vous verrez tout cela durant la PMG !

L'équipement

Parlons un peu d'équipement : lors de la PMG vous serez seulement équipé de votre treillis, avec un ceinturon de combat, on vous prêtera un holster (étui où l'on range l'arme à la hanche), une arme vide et inoffensive, et débrouillez-vous !

Si par la suite vous vous engagez à servir comme réserviste et que vous êtes appelé à suivre des séances d'instruction professionnelle encadrées par un MIP, voici ce dont vous bénéficierez peut-être si votre MIP fait bien les choses (voir photo) :

  • un casque de protection
  • un gilet pare-balles
  • une lampe (conseil : achetez-en une perso !)
Quant à la neige, comme sur la photo, et bien.... c'est en option, ça dépend où et quand vous ferez vos journées d'instruction !

i votre MIP fait vraiment très bien les choses, vous aurez droit à une mise en scène digne d'émeutes, avec fumigène (voir photo), son tonitruant, et des types qui vous balancent des objets sur la gueule (caillasses, morceaux de meubles, etc...), d'où l'utilité du casque.

Il ne s'agit pas d'une plaisanterie : l'intervention en zone urbaine sensible n'est pas toujours une partie de plaisir, et comme le disent certains gendarmes d'active, "c'est parfois de l'OPEX" (entendez par là, de l'opération extérieure, nom donné aux activités militaires faites à l'étranger).

En Gendarmerie, les soldats de la loi ont pour objectif premier la préservation de leur intégrité physique et morale, c'est pourquoi l'Intervention Professionnelle met l'accent sur la protection de soi et la sécurité de ses coéquipiers. Tout comme l'ordre serré rend une armée moins vulnérable aux assauts de l'ennemi, l'Intervention Professionnelle doit nous permettre d'évoluer dans un milieu hostile sans nous mettre en danger ni ceux que nous devons défendre.

Plus facile à dire qu'à faire... mais la PMG et les journées d'instruction sont là pour nous préparer à un maximum d'éventualités, et c'est la (re)connaissance d'une situation déjà vécue qui évite de céder à la panique.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

votre site et tres cool.
je vous souhaite une bonne contuniation.

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